La coloscopie virtuelle

Publié le : 22 avril 20226 mins de lecture

La coloscopie virtuelle est une méthode désormais validée d’un point de vue technique et clinique par de nombreuses études publiées dans la littérature internationale qui ont montré une excellente précision dans l’identification et la caractérisation du cancer colorectal et des polypes. Dans de nombreux cas, elle peut représenter une alternative ou un complément valable à l’examen endoscopique traditionnel.

Plan de l’article

La coloscopie virtuelle

La coloscopie virtuelle est en fait une tomographie par ordinateur (CT) de l’abdomen réalisée après insufflation de gaz dans le côlon par un cathéter souple introduit à quelques centimètres du rectum. De cette façon, l’air prudemment introduit par le cathéter distend les parois du côlon qui deviennent analysables par CT. Afin de faciliter la distension de l’intestin et d’éviter les phénomènes spastiques douloureux, le buscopan est administré par voie intraveineuse. Aucune sédation n’est nécessaire et, à la fin de l’examen, le patient peut se lever et vaquer à ses occupations normalement.

Les tomodensitométries multicouches de dernière génération prennent de cinq à dix secondes pour acquérir le volume corporel correspondant à un abdomen, même si le séjour du patient dans la salle de tomodensitométrie est d’environ quinze minutes en raison de la préparation de l’examen. Le volume corporel acquis est traité par des logiciels puissants qui permettent de reconstruire des images sur différents plans de l’espace avec une seule dose de rayonnement. Enfin, le logiciel de navigation virtuelle permet une reconstruction endoscopique de la lumière colique qui reproduit parfaitement la surface interne du côlon. Il est ainsi possible de mettre en évidence tout rétrécissement pathologique de la lumière colique ou la présence de lésions saillantes endoluminales. Les tomodensitométries de dernière génération acquièrent des épaisseurs corporelles de l’ordre du millimètre, de sorte que les lésions identifiables sont très petites, égales à l’épaisseur acquise.

Cependant, il ne suffit pas d’identifier la présence de formations saillantes endoluminales : il faut les caractériser. Par exemple, il faut les distinguer des résidus fécaux. Un certain nombre de caractéristiques permettent au radiologue de faire facilement cette distinction. Afin d’étudier le côlon, il est nécessaire, dans les trois jours précédant l’investigation, de suivre un régime sans déchets et de prendre un médicament laxatif la veille de l’examen, tout comme pour la coloscopie traditionnelle. Vous pouvez également effectuer le « marquage » des selles par l’ingestion, au cours des repas, de baryum. Le baryum, en effet, est un agent de contraste qui colore les aliments, et donc les selles, qui prennent une couleur blanchâtre caractéristique que l’on distingue facilement des parois intestinales et des lésions saillantes qui proviennent de la muqueuse colique. Il existe également des logiciels capables de soustraire les résidus fécaux marqués au baryum afin d’obtenir une représentation plus claire des parois coliques.

Il ne faut pas oublier que la coloscopie virtuelle est à toutes fins utiles un scanner de l’abdomen qui, s’il est réalisé avec un produit de contraste, peut également fournir des informations sur les organes abdominaux, l’aorte, la colonne vertébrale et le bassin. Cet aspect est très utile lorsqu’il est nécessaire non seulement d’identifier la lésion primaire dans le côlon, mais aussi de définir l’implication éventuelle d’autres organes abdominaux, le tout en un seul examen. Cette investigation permet également d’évaluer non seulement la surface endoluminale du côlon mais aussi la paroi et la pathologie extra-pariétale.

Le scanner

Actuellement, le scanner avec coloscopie virtuelle est indiqué en premier lieu en cas d’examen endoscopique traditionnel incomplet. Dans un certain pourcentage de cas, en effet, la coloscopie traditionnelle est incomplète pour diverses raisons telles que la présence d’adhérences, de spasmes intestinaux, de trajets intestinaux excessivement tortueux, de trajets coliques sténosés ou de maladies diverticulaires graves. Dans ces circonstances, la coloscopie virtuelle est le seul moyen d’examiner les voies coliques en aval des portions inexplorées par la méthode traditionnelle. Une autre indication importante est la maladie diverticulaire à la fois parce qu’elle détermine souvent une sténose viscérale non surmontable avec l’endoscope et pour permettre une cartographie complète de la maladie elle-même. De plus, la maladie diverticulaire n’implique pas seulement la lumière colique mais toute la paroi intestinale et souvent aussi les structures adjacentes, notamment en cas de complications. En outre, l’examen est indiqué dans tous les cas où il n’est pas possible d’effectuer la préparation de l’examen traditionnel. Cela se produit parce que le patient refuse de suivre le régime ou parce qu’il ne peut pas prendre de laxatifs (déséquilibres hydroélectrolytiques, patient âgé ou déféqué) ou ne peut pas être sédaté (pathologie cardio-vasculaire concomitante).

En ce qui concerne le dépistage du cancer colorectal, la coloscopie virtuelle est désormais définitivement acceptée par la communauté scientifique internationale comme une méthode d’étude alternative à la coloscopie traditionnelle.

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